HISTORIQUE


Les statuts du Collège Français d’Echographie Foetale ont été déposés le 4 février 1995, soit une vingtaine d’année après les premiers pas de l’échographie dans le suivi de la grossesse.

Le première décennie de l’échographie foetale n’a pas été marquée par l’enthousiasme des professionnels. Beaucoup d’obstétriciens et d’imageurs n’accordaient alors qu’un crédit très mesuré à cette nouvelle technique. Une attitude prudente qui peut apparaître aujourd’hui fondée si l’on se replace dans le contexte de l’époque : appareils à balayage d’abord manuel, puis électronique à définition approximative, absence de validation clinique préalable, absence d’enseignement spécifique, méconnaissance de la pathologie foetale malformative et de sa prise en charge, ce qui était plutôt du ressort des pédiatres, des généticiens ou des foetopathologistes ... Cependant, quelques médecins d’horizons différents, souvent confinés dans la marginalité, se sont passionnés pour l’imagerie acoustique au point, pour certains, d’y consacrer un exercice exclusif. C’est parmi ceux-là que figurent bon nombre de promoteurs et d’enseignants de la première heure.

Le véritable essor de l’échographie foetale s’inscrit dans l’intervalle 1980/1985 ; celle-ci devient une exploration systématique, prise en charge par la collectivité. Mais cette période de forte diffusion est également marquée par l’autodidactisme. La combinaison de ces deux phénomènes, simultanés et antinomiques en terme d’efficacité, fut à la source de vives polémiques sur la validité de l’échographie.
Alors que certains publiaient à propos des performances de ce test dans telle ou telle pathologie, d’autres le disqualifiaient en brandissant une étude de santé publique nord-américaine (RADIUS 1993) affirmant, par analogie, qu’il n’y avait pas de bénéfice à développer l’échographie en France. C’est d’ailleurs sur la base de cette transposition que la Caisse Nationale d’Assurance Maladie se désengage partiellement en 1994, en réduisant sévèrement la rémunération de l’échographie foetale.
Malgré de louables tentatives d’organisation des pratiques (réunion de consensus, mise en place de formations initiales spécifiques au travers des diplômes d’université, congrès d’échographie...), le climat de la période 1985/1995 reste difficile, voire menaçant pour les échographistes qui ne se sentent ni intégrés, ni soutenus.
Aussi, le besoin de se regrouper s’est-il fait sentir afin de se rassurer, de mettre en commun les expériences, et s’organiser pour promouvoir la qualité de l’échographie foetale.

A la fin de l’année 1994, dix médecins (Marc Althuser, Roger Bessis, Geneviève Brodaty, Christian Delattre, Sylvie Husson-Brunet, Michel Husson, Catherine Lalondrelle-Jeanmougin, Jean-Gabriel Martin, Claude Talmant et Patrick Vignon) prennent la décision de fonder le “Collège Français d’Echographie Foetale”. Les statuts et le règlement intérieur sont rédigés, un bureau provisoire est élu avec, à sa tête, Catherine Lalondrelle-Jeanmougin ; Claude Talmant est la première secrétaire générale.

Dès 1995, la Présidente prend contact avec le Ministère de la Santé pour une réflexion sur une démarche qualité en échographie foetale.

En 1996, Yves Dumez nous propose de créer un comité scientifique, il en sera le président d’honneur. La même année, il est décidé d’organiser régulièrement des séminaires de travail dont la première édition se tient en septembre à l’Ile de Ré, réunissant une trentaine de participants. Là, Dominique Le Duff rapporte les résultats de la première étude collégiale sur les signes échographiques de la trisomie 21.

Le séminaire d’octobre 1997 à Orléans fit l’objet de la première élection du Conseil d’Administration ; Roger Bessis fut élu président pour un premier mandat de trois ans, Marianne Fontanges assumant la charge de Secrétaire Générale. C’est cette même année qu’ont été présentés les comptes-rendus types ainsi que les courbes de références biométriques dont l’étude a été mise en place par Françoise Guis et Claude Talmant et finalisée avec le concours de Geneviève Brodaty Michel Duymes et de Joël Crequat.

En octobre 1998 naît le site internet du Collège sous l’impulsion visionnaire de Nicolas Fries qui oeuvre sans relâche à l’amélioration de notre puissant outil de communication et de diffusion des connaissances.

Le congrès de Nantes, en mai 2000, verra la réélection de Roger Bessis au poste de Président. Jean-Pierre Laulom devient Secrétaire Général. Cette période tourmentée, marquée par les évènements succédant à l’arrêt de la Cour de Cassation dit “arrêt Perruche”, est également pour le Collège le moment d’une certaine maturité. Curieusement, alors que cette affaire ne concerne pas un diagnostic échographique, les débats qui agitent le pays se focalisent sur le rôle essentiel de l’échographie dans le cadre du dépistage prénatal et le mettent en lumière. On évoque les performances mais aussi les contraintes et limites de la méthode. Et on mesure le rapide chemin parcouru en moins de trois décennies. Dans le même temps, la nécessité d’une clarification des enjeux et l’établissement de règles précises est admise par tous. Le Collège, dès sa création, a milité pour cette clarification et a prôné une démarche qualité fondée sur des objectifs et un protocole d’examen définis de façon consensuelle. Les “guides d’examen” issus du travail dirigé par Roger Bessis et Catherine Lalondrelle-Jeanmougin vont représenter un modèle initiateur dont s’inspireront les démarches ultérieures. Dès lors, il apparaît comme un acteur incontournable du mouvement qui s’amorce. Il sera dorénavant systématiquement consulté sur les questions touchant au dépistage prénatal et à l’échographie foetale. A ce titre, il participera activement aux travaux du Comité National Technique de l'Echographie de Dépistage Prénatal mis en place par Bernard Kouchner. En 2003, Jean-François Mattei confie une mission sur la qualité en échographie foetale au tandem Roger Bessis – Marc Dommergues. Ses conclusions inspireront le projet d’AcBus adossé à une démarche qualité. Parallèlement, le Collège se dote d’une structure de formation continue dont Claude Talmant établit les règles et l’ossature.

Au séminaire d’Angers, en mai 2003, Marc Althuser est élu à la Présidence et Jean-Pierre Laulom demeure au poste de Secrétaire Général. Il est alors décidé de modifier les statuts et d’ouvrir le Collège aux différents acteurs de l’échographie foetale française. En créant une section diagnostic et une section dépistage pour les médecins et les sages-femmes, le Collège entérine la nécessité de la mise en place d’un réseau échographique structuré, qui avec les Centres Pluridisciplinaires de Diagnostic Prénatal, doit permettre une organisation optimisée, aussi bien du dépistage de masse que de la prise en charge des grossesses pathologiques.
Sous la houlette de Georges Haddad, le comité scientifique a également été réorganisé de façon à améliorer encore son efficacité. Les efforts visent spécialement la formation médicale continue qui connaît un rapide succès, les publications que chapote Marianne Fontanges, les études multicentriques autorisées par la banque de recueil en ligne mise en place par Nicolas Fries, et la bibliographie qui est sous la responsabilité de Catherine Lepinard. Roger Bessis prend en charge la vie du site web et Nicolas Fries est l’homme des manifestations scientifiques du Collège. Paul Bussière et Daniel Moeglin assurent la logistique informatique des séminaires, et Gérard Blin met en scène les collégiens pour la présentation de cas cliniques.

Un an après son ouverture et la création des différentes sections, le Collège voit doubler l’effectif de ses membres. Aussi, motivé par le respect de la démocratie et soucieux de sa légitimité, l’ensemble du Conseil d’Administration démissionne lors du séminaire de Bordeaux, en octobre 2004. La même équipe exécutive, enrichie de représentants des sections dépistage, se soumet aussitôt au suffrage de la nouvelle Assemblée Générale.
Marc Althuser est reconduit à son poste de Président et Nicolas Fries est chargé de superviser le Comité Scientifique qui comporte désormais 5 grands pôles :
- le groupe publi-travaux, conduit par Marianne Fontanges et dont l’objectif est de mener des études, de la rédaction des protocoles à la publication d’articles ;
- le groupe FMC que dirige activement Claude Talmant et dont la montée en puissance justifie l’octroi d’une autonomie de gestion financière ;
- le groupe bibliographie qui revient à Catherine Lépinard ;
- le groupe internet pour l’administration du site du CFEF dont la responsabilité incombe à Roger Bessis ;
- le groupe des missions à l’étranger et des relations internationales dont la charge revient à Georges Haddad.
L’objectif affiché est alors d’élever le Collège au rang de société scientifique en le dotant d’une structure efficiente capable de diffuser largement les connaissances acquises, tout en assurant une production scientifique de qualité.
Par ailleurs, le CFEF renforce ses relations avec les autres structures impliquées dans l’échographie prénatale ; il participe activement ou apporte son soutien officiel à la plupart de leurs manifestations nationales relatives au diagnostic prénatal : Journées Parisiennes d’Echographie, Journées de Médecine Foetale de Montpellier, Journées Française de Radiologie avec le groupement des radiopédiatres, Journées de Médecine Foetale de Morzine...

Dès 2005, le Collège s’engage dans un processus de réflexion sur la démarche qualité qui aboutit au développement d’un système original d’audit permettant d’évaluer et d’améliorer la méthode de réalisation des images échographiques. Ce travail de fond mené par Nicolas Fries et Michel Duyme permet au CFEF de se voir attribuer par la Haute Autorité de Santé, en novembre 2006, le titre d’Organisme Agréé pour l’Evaluation des Pratiques Professionnelles. De plus, le dossier de candidature à la qualité d’Organisme Agréé pour l’Accréditation, emmené par Marianne Fontanges, aboutira début 2007 ; le Collège est également habilité à enregistrer les évènements porteurs de risques des professionnels exerçant en établissements de soins. L’année 2006 est également marquée par une réforme de l’organisation des traditionnels séminaires. Il est décidé de créer les Journées du CFEF qui se tiendront annuellement au début du mois de mai. Ces journées s’adresseront à l’ensemble des membres du Collège et devraient allier une haute tenue scientifique et la conservation de la singularité des séminaires antérieurs avec une part importante réservée aux cas et aux dossiers cliniques. La première édition de ces journées se tiendra à Arles en Mai 2008.
La manifestation d’automne est, quant à elle, transformée en un séminaire de travail du Comité Scientifique ouvert aux membres de toutes sections qui accepteront de participer d’une manière ou d’une autre aux activités de l’un des pôles du Comité scientifique. L’inauguration du premier atelier de travail dédié à l’organisation et à la production scientifique du Collège aura lieu à Bordeaux en novembre 2008.

Nicolas Fries est élu 4ème Président du CFEF au séminaire du Mans, au mois de mai 2007. Claude Talmant conserve le poste de Secrétaire Générale et Jean Guillon, celui de trésorier. Pour sa part, Marianne Fontanges est chargée de coordonner les différents départements d’activité du Comité Scientifique.

En cette fin du mois de mai 2007, le Collège Français d’Echographie Foetale compte 930 membres et huit membres d’honneur : Alain Couture, Fernand Daffos, Marc Dommergues, Michel Duyme, Laurent Fermont, Marie Gonzales, Stanislas Lyonnet et Michèle Vial.